Billet d’humeur
Coup de gueule contre l’omerta généralisée qui sévit à l’école.

Chut ! Vous n’entendez rien ? Un petit bruit de couloir, un soupir de lassitude ?
Vous avez déjà constaté que ce n’était pas facile de savoir si les équipes étaient au complet derrière les murs de l’école. On pose des questions. On voudrait aider mais on ne nous répond jamais très précisément ou bien on se tait. Pourtant, l’École étouffe de ce silence.
La lame de fond du “Pas de vague”
Nous étouffons du silence imposé aux directions d’établissement qui craignent que l’Inspection académique ne leur reproche la “mauvaise” gestion de leur école. Ils et elles ont peur des conséquences sur leur carrière.
Nous étouffons du silence imposé aux responsables périscolaires et techniques, qui taisent les dysfonctionnements, le manque d’effectif pour s’occuper des enfants, le manque de formation sur l’inclusion. Ils et elles craignent les représailles de leur hiérarchie à la Mairie.
Tous brandissent leur devoir de réserve en guise d’assurance tout risque, et on peut comprendre que prendre la parole puisse les exposer. A la fin, ce silence dégrade leurs propres conditions de travail et celles de leurs collègues. Pour ne pas affoler les parents d’élèves, enseignants, ATSEM, AESH, AERS exercent leur mission en mode dégradé.
Mais qui protège-t-on en ne protestant pas ? Pourquoi ne pas permettre à l’ensemble des concitoyens et concitoyennes de prendre connaissance des besoins des agents, du fonctionnement interne et de ses résultats sur le service public d’éducation ? Il s’agit même d’un enjeu démocratique.
Ne cherchons plus loin les raisons d’un désamour devenu pathologique pour des métiers pourtant essentiels. Ne trouvons pas des excuses au fait que les familles se détournent de l’enseignement public pour aller dans le privé. Le dépit est lié au fait de ne pas montrer les dysfonctionnements pour ne pas entendre les personnels et les parents. In fine, le mépris triomphe.
Alors comment protéger celles et ceux qui peuvent parler ?
Chez Une Ecole, Un Avenir, nous avons conscience qu’il n’y a que collectivement que l’on peut empêcher que des personnels se sentent menacés.
En dénonçant des problèmes systémiques (au hasard : difficulté de recrutement des personnels municipaux, manque d’AESH dans toutes les écoles…) et en regroupant les parents des écoles concernées et qui veulent se mobiliser, on évite de mettre en porte à faux une directrice ou un animateur.
Les associations de parents et les syndicats protègent les droits. Rejoignez-les !
(pour en savoir plus Lire le guide du devoir de réserve et de la liberté d’expression des agents publics publié par le Collectif Nos Services Publics)