Demandez la nouvelle ministre !

Le Gouvernement Barnier se dessine, et une chose est sûre, on n’attend pas grand chose. Ce n’est pas pour autant qu’on ne sera pas déçu ! Avec Anne Genetet comme ministre de l’Education nationale, à quoi s’attendre ?
La ribambelle de ministres issus d’une droite dure, réac’, raciste, homophobe fait froid dans le dos. Parmi les recrues qui laissent perplexes, il y a Anne Genetet, désormais Ministre de l’Education Nationale (“MEN” dans le jargon des profs, ce qui va d’ailleurs très bien avec cette équipe très mascu’ qu’est le gouvernement Barnier). Perplexe parce que d’autres noms circulaient. Elle, elle est députée Renaissance (en fait “Ensemble pour la République”, c’est à dire “La République en marche”, c’est à dire “En marche”. Bref une macroniste !) des Français de l’étranger et elle a siégé en Commission de Défense à l’Assemblée nationale. C’est à dire que les dossiers qu’elle a eu a traités parlaient d’affaires militaires !
Le lien avec l’Education ? On n’ose le faire, de peur de vous donner la nausée à force de vous dire que les seules pistes qu’on propose à nos enfants, en guise de pédagogie du 21e siècle, c’est l’uniforme et la version Wish du service militaire, le SNU. Dans cette perspective autoritaire du retour à l’ordre, c’est vrai que le profil pourrait matcher.
Que trouve-t-on encore dans son CV ? Qu’elle est “ancienne élève, médecin et mère de quatre enfants”, comme elle justifie elle-même sa logique nomination à ce poste. On se pince ! Bientôt Bernard, mon voisin qui a deux poules et une tondeuse pourra devenir ministre de l’agriculture, ou de l’économie, puisqu’il a fini de payer son crédit immo. Pour peu qu’il déclare qu’on devrait sucrer les allocs aux végans et aux musulmans, alors sa nomination est assurée ! Ainsi donc, on ne trouve pas trace chez cette dame d’un quelconque intérêt pour la chose scolaire (en dehors de sa propre scolarité et celle de ses enfants).
Que doit-on comprendre de cette criante inexpérience ? Qu’elle a été exigée à ce poste par Gabriel Attal pour poursuivre son grand œuvre : le “Choc des savoirs” ? Très probablement.
Il faut donc s’attendre à ce que rien ne change, ni dans l’approche pédagogique, ni dans les effectifs de classes, ni dans la revalorisation salariale des enseignant.es, ni dans le recrutement des AESH (agents qui travaillent auprès des élèves en situation de handicap). La droitisation va se poursuivre, avec un dépeçage en règle de l’Ecole publique au profit des acteurs privés qui attendent en se frottant les mains.