Les écoles dont les cantines étaient desservies par le prestataire biterrois SHCB dépendront enfin de la cuisine centrale dès septembre 2025. Bonne nouvelle : les enfants pourront enfin bénéficier du 35% de bio ou local dans leurs assiettes comme les autres petits montpelliérains. Mais cela ne sera pas sans conséquence sur le fonctionnement de la cuisine centrale qui devra préparer 3000 repas supplémentaires…

Un peu de douceur dans un monde de brutes

Jeudi 12 décembre 2024, quelques jours avant la trêve des confiseurs, on nous a offert une petite douceur. Dans une grande salle de réunion étaient conviés les parents délégués et les directions de la vingtaine d’écoles primaires montpelliéraines concernées par les “repas presta”. Le suspens ayant duré une bonne demi-heure, souffrez que l’on vous fasse monter l’eau à la bouche durant l’épique récit 🙂
Madame Massart, élue déléguée à la politique alimentaire, la restauration scolaire de proximité et l’agriculture urbaine, épaulée par Madame Marchand, membre du cabinet du maire, ainsi que de nombreux personnels des services concernés, et observée par Madame Brunet, toute nouvelle élue en charge de la Ville éducative, a entamé la séance par un grand tour de table. Présentations faites, elle a fait un état des lieux et l’historique du contrat qui liait le prestataire SHCB à la ville de Montpellier pour la confection et la livraison de 3000 repas quotidiens.

(auto) Satisfaction

Rappelant que tout avait été mis en œuvre ces dernière années pour améliorer la qualité de ces repas, imposant à l’entreprise de fournir des repas répondant aux critères de la loi EGALIM (20% bio et 50% durable) et veillant à ce que les quantités ne soient jamais rognées (ce qui avait été scandaleusement observé !), Madame Massart s’est félicitée pour le travail de structuration des filières qui permettait de parvenir à une telle qualité. En comparaison avec la cuisine centrale, pour laquelle le même travail a été fourni, on retiendra le chiffre le plus intéressant de la soirée, quoique révélé de manière furtive : 35% de part d’ingrédients bio OU local dans les cantines scolaires de Montpellier (celles dépendant de la cuisine centrale actuelle). Loin des 60% martelés dans toutes les communications de la ville. Loin des 75% visés pour 2025. Mais finalement moins inégalitaire vis à vis des cantines prestataires.

On retiendra le chiffre le plus intéressant de la soirée, quoique révélé de manière furtive : 35% de part d’ingrédients bio OU local dans les cantines scolaires de Montpellier. Loin des 60% affichés dans toutes les communications de la ville.

Voici ici notre propre communication pour informer les familles des écoles concernées l’an passé.

Un suspens insoutenable !

Finalement, que pouvait-on annoncer en si grande pompe, veille d’une conférence de presse également bien orchestrée ? Que pouvait-on révéler de manière enfin si ouverte à l’ensemble des parents, qui pour la première fois se trouvaient réunis, là où d’ordinaire la municipalité n’a de cesse que de recevoir école par école les parents élus ? Nous l’avions quelque peu deviné avant de nous y rendre, nous, que cette bataille avait pour le moins sollicités en énergie ces dernières années : La réinternalisation des 3000 repas et la fin du contrat avec SHCB.

Autant le dire, nous n’avons pas fait la fine bouche, et avons applaudi. Cette issue est très satisfaisante pour l’ensemble des parents qui le réclamaient depuis fort longtemps ou qui proposaient des alternatives plus équitables.

Comment ?

Alors que pendant des années, on nous avait assuré que rien n’était possible, qu’on nous faisait miroiter une nouvelle cuisine centrale prochaine, puis finalement opérationnelle seulement en 2028, et bien là, devant nos cœurs tout bondissants, enfin la bonne nouvelle, suave et sucrée comme un sucre d’orge !
Assurément, il a fallu nous donner plus de détails pour que nous perdions toute incrédulité :

• aménagements et gros travaux dans l’actuelle cuisine pour “pousser les murs”
• embauche de personnel (8 ETP qui s’ajoute à une équipe de 80 personnes)
• dé-précarisation des actuels contractuels (titularisation)
• stockage possible dans les camions

Madame Massart affirme que tout cela sera opérationnel pour la rentrée de septembre 2025. L’élue veut croire cela possible même si elle prévient qu’il y aura sans doute des couacs et que cela demandera au personnel beaucoup d’adaptation et de perte de confort. Il faudra “tenir” et “se montrer compréhensifs” dit-elle.

A baton (et carotte bio) rompu

Bien sûr, l’opportunité pour une cinquantaine de parents et de directeurices de pouvoir parler sans embage à des élues et des chefs de service a été exploitée au maximum ! Cela n’arrive pas si souvent (peut-on dire jamais ?).
L’annonce faite, et le petit frisson de contentement vite passé, les questions ont fusé en direction de la Mairie : pénalités et justificatifs d’absence, audit sur le gaspi, fonctionnement de presto, souplesse des réservations, prix du périsco le midi et 1000 autres sujets furent abordés. Nombreuses furent également les suggestions intelligentes formulées par les parents, preuve s’il en est que la réelle concertation, l’écoute et le dialogue sincères peuvent faire bouger les lignes !