Un mouvement social historique des agents des écoles à Montpellier



Pourquoi nous soutenons les agents
Depuis la naissance de notre association, nous n’avons eu de cesse de défendre les professionnels de l’éducation, quels qu’ils soient.
Non, nous ne sommes pas un syndicat d’agents de la fonction publique territoriale ou d’État. Nous sommes une association de parents d’élèves. Alors pourquoi nous préoccuper de leur sort ?
Parce que chaque jour, à la grille ou devant la classe, nous parlons avec toutes celles et ceux qui travaillent (plutôt “celles” d’ailleurs) et des liens de confiance se sont tissés. Nous entendons en “off” des difficultés indicibles, car tous ces agents sont soumis au devoir de réserve.
Qu’entend-on ? Eh bien que les conditions de travail se dégradent (évolution à la hausse de l’amplitude horaire, du nombre de tâches quotidiennes, notamment administratives, modification du fonctionnement qui empêche les temps de concertation entre professionnels ou les temps de préparation des activités) ou encore que le recrutement est très problématique (nombre d’AESH insuffisant d’environ 115 postes, animateurs recrutés à la va-vite et en sous-effectif chronique). On nous parle également de dilution des responsabilités, de vacations mal payées et précarisantes, d’agents traités comme des pions qu’on déplace d’une semaine sur l’autre, d’un climat de défiance.

En pratique ça donne quoi ? Des personnels épuisés, à bout, qui ne trouvent plus de sens à leur métier et qui se retrouvent en difficulté dans la réalisation de leurs missions.
Toutes et tous sont en charge de la sécurité physique et affective de nos enfants pendant leur journée où ils sont confiés de manière obligatoire à l’école, nécessaire souvent pour les centres de loisirs. Ils assurent par leur présence le bon déroulement des activités pédagogiques proposées. Mais comment faire quand il y a un adulte pour 40 enfants en activité ? Comment faire manger 25 petits de maternelle tout seul ? Comment surveiller une sortie en tram si on est perpétuellement sollicité, fatigué, stressé, et insuffisamment formé à s’occuper d’un enfant hyperactif.
Le résultat, ce sont des adultes moins patients, qui demandent aux enfants de rester sages et assis, qui punissent sans effet, sans pouvoir discuter, sans pouvoir assurer les missions qu’on leur assigne pour les violences à l’école ou le harcèlement. Arrivent des accidents, des chutes, des coups, des défaut de vigilance… On perd des enfants, on les oublie, on les néglige, on ne vérifie pas s’ils ont bu ou fini de manger. Les personnels changent car ils ne tiennent pas. Les enfants sont perdus, les parents ne s’y retrouvent pas.


Le tableau est bien triste. Mais, chers parents qui nous lisez, sachez qu’aucun de ces agents ne fait grève par plaisir. Ce mercredi, les revendications ne portaient même pas sur des revalorisations salariales (que les équipes d’animation seraient largement en droit d’attendre, comme les ATSEM et les AESH, et les professeurs). Ils se morfondaient de faire faux-bond aux parents qui leur confient leurs enfants. Non, ils demandaient plus de personnels et plus de temps pour faire leur métier auprès de nos bambins ! C’EST TOUT !
Voilà pourquoi nous leur apportons un soutien sans faille et pourquoi nous relayons leur lutte.
Nous reviendrons prochainement sur les engagements du maire et de ses équipes concernant le pôle éducation, notamment via sa feuille de route : le PEDT (projet éducatif du territoire)

